Sur une série de vingt cas de trépanation du crâne : innocuité de cette opération : quinze cas pour accidents cérébraux en dehors du traumatisme / par J. Lucas-Championnière.

  • Lucas-Championnière, Just Marie Marcellin, 1843-1913.
Date:
1888
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Credit: Sur une série de vingt cas de trépanation du crâne : innocuité de cette opération : quinze cas pour accidents cérébraux en dehors du traumatisme / par J. Lucas-Championnière. Source: Wellcome Collection.

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    monographie sur la trépanation du crâne, je n’ai eu garde d’ou- blier ces travaux. Non seulement je les ai étudiés, mais j’ai recherché moi-même le procédé qu’avaient pu employer ces hommes dénués d’instrumentation. J’ai exécuté un procédé qui consiste à circonscrire une pièce osseuse en vrillant avec une pointe de silex ; et je suis convaincu que, si ce n’était pas toujours le même procédé qui était employé, au moins celui-là était faci- lement et communément utilisé. En ce qui concerne les Kabyles modernes, non seulement j’ai étudié dans mon livre les remarquables mémoires de MM. Martin et Paris, mais j’ai eu l’occasion de prendre des renseignements dans le pays en 1881 : dans le village de Sidi Ocba, j’ai eu l'occa- sion de voir un thoubib du nom de Si Ali ben-si-Mohamed-Taieb, qui m’a donné beaucoup de renseignements sur l’opération telle que la faisaient son père, ses frères et lui 11 devait la pratiquer avec une singulière facilité, puisqu’il m’avait proposé, si je restais deux jours de plus à Biskra, de trouver quelqu’un à trépaner-, mais il la faisait très nettement en dehors du traumatisme. Dans le trau- matisme, les opérations étaient plus rares; c’était surtout la douleur qui le conduisait à ouvrir le crâne; il indiquait différentes maladies sur lesquelles ses explications ont été diffuses. Mais la cause de l’intervention était de source non traumatique. 11 ajoutait que l’opération pouvait se répéter un grand nombre de fois. Lui-même avait été trépané, disait-il, quatre fois, et son père .l’avait été douze fois. Il me montra sa tête, qui portait sur le pariétal gauche une très grande perte de substance où l’on sentait les battements du cerveau. S'il avait été réellement trépané quatre fois, il est probable que certaines des opérations avaient dû êt#e incomplètes. Toujours est-il que lui et ses trois frères pratiquaient l’opération avec une extrême facilité, ne la considéraient pas comme dange- reuse et l’employaient en beaucoup de circonstance^où il n’y avait pas eu de traumatisme. J’avais déjà signalé ces faits lorsque, plus tard, M. Vedrènes, inspecteur du service de santé, dans une tournée d’inspection, fit recueillir par les médecins, dans les postes qu’il allait inspecter, des renseignements sur l’usage de la trépanation, qu’il a publiés dans la Revue de chirurgie. De ces documents, il résulterait que, chez les Kabyles, la trépa- nation ne se ferait guère qu’à la suite de traumatisme et pour des fractures du crâne. 11 est probable qu’il y a eu là un défaut d’infor- mation, parce qu’il y a divergence avec mes propres renseigne- ments et avec ceux recueillis par des observateurs qui nous ont précédés. Peut-être la coutume est-elle différente dans différentes tribus. Il parait incontestable que la trépanation se fait pour des