Traité des acouchemens : naturels, non naturels, et contre nature, expliqués dans un grand nombre d'observations & de réflexions sur l'art d'acoucher. / Par le Sr. de La Motte, chirurgien juré & acoucheur à Valognes.

  • Mauquest de La Motte, Guillaume, 1655-1737.
Date:
M.DCC.XXVI. [1726]
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Credit: Traité des acouchemens : naturels, non naturels, et contre nature, expliqués dans un grand nombre d'observations & de réflexions sur l'art d'acoucher. / Par le Sr. de La Motte, chirurgien juré & acoucheur à Valognes. Source: Wellcome Collection.

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    ceiïaires', ce que je ne puis faire avec liberté , que je ne fois en chemife, les manches roulées jufques au haut des bras, prenant enfuite un bonet ou n’en prenant pas, félon qu’il me convient, ainfi qu’une ferviette devant moi, ne regardant ces précautions que par raport à la propreté & àlabien- féance, fans que lanéeeflTité y ait de part; mais bien d avoir les ongles ro¬ gnez , & la main trempée dans l’huile ou enduite de heure frais, afin de l’in¬ troduire plus aifément,- foit en réduifant-le bras forti, s’il efl: poffible fans fraude dihculté, • finon je le laifTe dehors, 3c coule ma main le long de ce ras, pour aîer chercher les piez, je les joins tous deux, 3c les atire au pafïàge, 3c lorfqu’ils font fituez de manière que l’Enfant ait la face en bas, j’achève i’acouchement : ce que je conois en ce que l’Enfant fîtué^ de cet¬ te manière, a les talons vers le ventre de fa Mère, 3c les doigts du pié vers le fiége ; fi le contraire fe rencontre, c’eft-à-dire, que les doigts du pié foyent vers le ventre-, 3c les talons vers le fiége de la Mère, en tirant les piez 3c les jambes de l’Enfant, je le tourne doucement à mefure qu’il avance, afin qu’il fe trouve corne il doit être, lorfqu’il fera tout au plus forti jufqu’aux reins, je veux dire la poitrine & la face en bas ou vers le fiége de la Mère, 6c le fiége en haut; parceque s’il étoit autrement, & qu’il fût forti jufques au cou, il feroit pourlors très difîcile à retourner, & en voulant finir l’acouchement dans cette mauvaifè fituation, l’Enfant s’a- crocheroit par le menton aux os pubis, & courroit grand rifque d’avoir la tête arachée. Cette précaution prife, fi l’Enfant efl par trop gliffant, ce qui arivequel¬ quefois , je’prens un linge avec lequel je l’envelope, puis je le tire juf¬ qu’aux aiiTelIes, lui dégage les bras l’un après l’autre, puis tirant douce* ment, j’achève i’acoucbement. Au cas que la tête fafTe de la réfiflance, corne il arive fbuvent, je cou¬ le ma main aplatie par defTous le menton, j’introduis mon doigt dans la bouche de l’Enfant, après quoi je tire doucement, fefant en même tems agir l’autre main par delTus le cou, «alant de cette manière alternativement, mais plus fort par deffiis le cou que vers la bouche, dans la crainte d’en- dpmager la mâchoire inférieure, ce qui auroit de dangereufes fuites que l’ai toujours évitées, en prenant ces précautions , qui m’ont fi bien réufîi, que j’ai heureufement terminé prefque tous les acouchemens contre nature qui me font tombez d’abord entre les mains, ou ceux aufquels j’ai été ape- lé, tant-en cette fituation qu’en toute autre, fans en avoir jamais abando- né aucun. Je dis bien la manière dont je me dlfpofè pour acoucher une Femme en cet étaf;/rnais je ne détermine point la fituation que je dois tenir, quoique M. .Peu l’ait fait, auiïî bien que M. Mauriceau, parcequ’il cfl abfolument inutile d’en déterminer , ni d’en fixer aucune. La fituation qu’un Acou- cheur doit prendre, efl celle qu’il trouve, félon i’ocafion la plus comode pour terminer heureufement fon opération. Ne devrois-je pas auiïi dire les qualitez que doit avoir un Chirurgien qui fe dévoué à la pratique des acouchemens } Mais après tout, de quelfe utilité