Essai pour servir à l'histoire des animaux du Midi de la France / par Marcel de Serres.

  • Serres, Marcel de, 1783-1862.
Date:
1822
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Credit: Essai pour servir à l'histoire des animaux du Midi de la France / par Marcel de Serres. Source: Wellcome Collection.

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    de ces brèches, ni par les circonstances géologiques qui les accompagnent, mais uniquement par les fossiles qu’elles renferment. Les animaux fossiles que l’on y découvre étant très-rapprochés, non-seulement par les genres , mais encore par les espèces des animaux actuellement existans, semblent avoir péri dans les der- nières révolutions qui ont troublé la vie sur cette terre. Ainsi, les brèches osseuses semblent d’une formation très-postérieure aux roches au milieu desquelles elles se trouvent, et à peu près de la même époque que les dernières alluvions anciennes, se trouvant pour ainsi dire intermédiaires entre les anciennes et les nouvelles. Leui’s dépôts paraissent intermédiaires entre ces deux époques, puisque leurs animaux ne sont plus aussi inconnus que les Éléphans, les Mammouths , les Rhinocéros et les Mastodontes des allu- mions anciennes, mais le sont moins que les Bœufs, les Cerfs et les Sangliers des alluvions récentes. Toujours faut-il que les animaux enfouis au milieu de nos brèches osseuses aient péri avant la formation de ces brèches, et que leurs ossemens aient été saisis par la pâte de ces mêmes brèches au moment même où elle se formait. S’il en était autrement, leurs ossemens ne seraient pas épars au milieu de la brèche, de manière à ne pouvoir pas en composer un squelette, quelques nombreux qu’ils soient. On remarque même que ces os se bornent en grande partie aux os longs, et qu’il e3t beaucoup plus rare d’y rencontrer des os plats, à l’exception de ceux de la tête. Ces animaux, dont nous retrouvons aujourd’hui les dépouilles dans les brèches de Sète, comme dans Celles d’un grand nombre de rochers calcaires qui se trouvent isolés sur les côtes de la Méditerranée, avaient donc subi un transport quelconque, puisqu’une partie de leur squelette avait été détruite auparavant d’être>-saisie par la pâte de la brèche. Tout en admettant ce transport, nous croyons également que les faits ne s’opposent point à ce que l’on regarde ce transport comme n’ayant pas été fort considérable, puisque les animaux fossiles des brèches y semblent ensevelis par familles, se bornant presqu’uniquement à des Ruminans ou à des Rongeurs, et que d’ailleurs ils rie paraissent pas en disparate avec les lieux et le climat où on les observe à l’état fossile. N’oublions pas, enfin, que l’on remarque cette différence entre les fossiles qui , manifestement, ont été transportés de loin, et ceux qui peuvent fort bien avoir péri par l’effet d’une irruption partielle ou particulière des eaux de la mer; c’est que les premiers ne se trouvent jamais ensevelis par familles, ou s’ils le sont, leurs os mutilés et épars indiquent assez qu’ils ont été amenés de loin par une cause violente, et enfin qu’ils sont en disparate avec le climat où on les déterre. Telle est la manière dont on rencontre les Rhinocéros, les Éléphans, les Hippopotames, la plupart des grands Sauriens, les Mastodontes, enfin presque tous les animaux des mêmes époques, dont la Nature vivante ne nous montre plus d’analogues. On 11e découvre ces animaux que par portions, et quel- quefois les portions de la même espèce ou du même individu à de très-grandes distances. Les seconds, ou les animaux qui ne paraissent pas avoir été transportés de fort loin, offrent, au contraire, les particularités que nous présentent ceux des brèches osseuses que nous venons de signaler. D’après cet aperçu, on devrait donc placer la formation des brèches osseuses de Sète entre celle des terrains d’alluvion anciens et celle des terrains d’alluvion nouveaux , et par conséquent avant la dernière des formations d’eau douce. Si cependant nous avons terminé la description des corps organisés fossiles, par l’indication des animaux que l’on découvre au milieu des brèches osseuses de Sète, c’est que, regardant cette formation comme une des plus partielles qui aient eu lieu sur ce Globe, nous avons cru devoir la séparer et en faire un article à part. Nous observerons enfin que les ossemens des brèches de Sète y sont lardés et dans toutes sortes, de directions, et comme ils ne se touchent point entre eux, il faut que la concrétion qui les enve-