Recherches sur les néomembranes et les kystes de l'arachnoïde : thèse pour le doctorat en médecine, présentée et soutenue le 30 avril 1859 / par Daniel Brunet.

  • Brunet, Daniel.
Date:
1859
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Credit: Recherches sur les néomembranes et les kystes de l'arachnoïde : thèse pour le doctorat en médecine, présentée et soutenue le 30 avril 1859 / par Daniel Brunet. Source: Wellcome Collection.

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    meilleure voie ; il me répondit que oui, mais ne fit absolument rien pour y par- venir. «Une domestique que j’ai depuis vingt-quatre ans, qui l’a élevé, allait le voir tous les jours, lui portant, sans que je fusse censé en rien savoir, tout ce dont il pouvait avoir besoin , lui donnant de l’argent par petites sommes ; jamais elle ne l’a trouvé occupé à quoi que ce soit. H passait sa vie seul dans sa chambre, à fumer ou à lire des romans, ne sortant que pour aller manger, disant qu’il se trouvait bien et qu’il était comme un officier en congé; si elle voulait le ques- tionner et le faire parler un peu: «Laissez-moi, répondait-il, je réfléchis;» et il se promenait dans sa chambre, la tête basse. Cependant, le 25 mars, il m’écrivit pour me demander un entretien ; je lui donnai un rendez-vous dans le parc. Il m’aborda d’un air mystérieux, et me dit à voix basse quand et comment il avait connu la Cécile, qui elle était. Son récit ne fut pas trop incohérent, et il le ter- mina par l’expression du désir qu’il avait de se marier avec la mère de sa fille. Tandis que je lui faisais observer que pour une pareille alliance, il ne pouvait jamais avoir le consentement de son père ni celui du ministre de la guerre, il s’écria : «C’est vrai, il ne faut plus y penser;» et il me quitta brusquement. «Son passage de la cavalerie dans l’infanterie n’a eu lieu que sous l’empire de la nécessité; c’est pour lui un véritable cauchemar; il rêve sans cesse aux moyens de rentrer dans sa première arme. Ainsi, le 2 avril, il m’écrivit une lettre, à ce sujet, dans laquelle on peut apercevoir un progrès notable dans l’altération de ses facultés. «Le 6, il m’en envoie une autre à laquelle il joignait un mémoire à adresser au ministre pour lui prouver l’inconséquence de la suppression de l’École de Sau- mur, qui n’est pas supprimée du tout, mais organisée sur de nouvelles bases. «Le 7, il écrivit à son oncle pour lui demander un rendez-vous, et, n’ayant pas encore de réponse, il part, par le convoi de sept heures, pour Paris, sans argent pour le retour; on lui en donna fort heureusement chez son oncle. «Le 10, il dit à sa vieille bonne qu’il avait fait une découverte par laquelle il serait riche et décoré promptement. «Le 11, il vint chez moi me demander un avis sur sa précieuse découverte, celle de fournir de l’air aux plongeurs; il cherche dans son portefeuille, déplore qu’on lui ait ravi son travail chez lui. «Une heure après, il revint, disant avoir retrouvé ce précieux travail, me montre un croquis informe, puis se retire; deux heures plus tard, il m’éciit pour me rappeler sa précieuse découverte. «Le 13, il se présente au quartier général du département, disant que 1 Empe- reur avait abdiqué en sa faveur, et qu’il allait faire consigner la garnison; puis il se retirait avant qu’on ait pu le prendre.