Fistule pyo-stercorale : laparotomie et suture de l'intestin, guérison par première intention / par M. le prof. Julliard.

  • Julliard, G. (Gustave), 1836-1911.
Date:
[1881]
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Credit: Fistule pyo-stercorale : laparotomie et suture de l'intestin, guérison par première intention / par M. le prof. Julliard. Source: Wellcome Collection.

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    canule étant complètement enfoncée dans l’orifice, il en sort du pus épais et non fétide, ainsi que des matières fécales et des gaz : cet écoulement augmente notablement après les repas : j’y ai constaté des pépins de raisin et des débris de matières alimentaires. La canule étant enlevée, on fait sortir également du pus, des matières et des gaz par la compression. Au toucher vaginal on ne sent rien d'anormal. Par le doigt introduit dans le rectum on sent du côté gauche une masse dure, faisant corps avec la tumeur qui existe autour de. la fistule. La malade a des selles parle rec- tum; les substances introduites en lavement par l’orifice anal (lait et bismuth) ressortent par la fistule. En présence de cel te lésion, je voulus voir si la communication anor- male ne guérirait pas d’elle-même en enlevant la canule. C’est ce que je lis le 30 septembre. La suppuration cessa aussitôt ainsi que l'issue des matières fécales, et en 48 heures la fistule fut complètement fermée ; mais le 6 octobre, après d’assez vives douleurs, la suppuration recommença et les matières fécales reparurent de plus belle. La malade ayant été déjà traitée inutilement par la dilatation de l’orifice et par des injections dans le trajet fistuleux, je me décidai à l’opérer. Opération.—Le 19 octobre, la malade étant anesthésiée, je fais une inci- sion de quatre centimètres de longueur aux parois abdominales parallèle- ment à la crête iliaque ; cette incision vient tomber à deux travers de doigt de l’orifice . au point où commence l'induration profonde qui entoure la fistule. J’incise les parois, couche par couche : les muscles étant divisés obliquement, il en résulte une hémorrhagie assez abondante qui nécessité l’application de quelques ligatures. Arrivé sur le péritoine, j’y fais une boutonnière par laquelle je glisse une sonde cannelée, et sur cette sonde j’achève avec des ciseaux l’incision de la séreuse; les anses _ intestinales apparaissent alors au fond de la plaie. — Une seconde inci- . sion semblable à la première est pratiquée au-dessous de l’orifice. J’introduis ensuite l’index de la main droite dans la cavité abdominale par l’incision supérieure et l’index gauche par l'incision inférieure. En rapprochant mes deux doigts, je sens nettement une tumeur qui adhère - aux parois de l’abdomen et qui me paraît constituée par un paquet d'anses a intestinales soudées entre elles. La tumeur étant ainsi reconnue, je pratique une troisième incision qui j réunit les deux premières en passant sur la fistule ; mais cette fois, après | avoir divisé la couche musculeuse, au lien d’arriver comme précédera * ‘ ment sur le péritoine, je rencontrai une couche de tissu lardacé, dur et