First report of the commissioners appointed to inquire into the origin and nature, &c. of the cattle plague : with the minutes of evidence and an appendix.

  • Great Britain. Commissioners Appointed to Inquire Into the Origin and Nature, &c. of the Cattle Plague.
Date:
1865
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Credit: First report of the commissioners appointed to inquire into the origin and nature, &c. of the cattle plague : with the minutes of evidence and an appendix. Source: Wellcome Collection.

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    La France est done anjourd’hui menacee. II est urgent, monsieur le prefet, de se tenir en garde contre l’invasion possible de ce fleau, et de prendre des maintenant toutes les mesures propres a arreter son expansion dans notre pays s’il venait a franchir nos frontieres, malgre le decret rendu par l’Empereur en date du Septembre et l’arrete ministeriel du 6 qui en fait suite. J’ai l’honneur, en consequence, de vous adresser une instruction relative a cette epizootie, afin de porter a la connaissance des veterinaires, des autorites locales, des agrieulteurs et des proprietaires ce qu’il est indispensable de savoir de sa natureJ et de son mode de propagation, et de vous rappeler les mesures de police sanitaire qui doivent immediatement etre mises en pratique dans toutes loca- lites ou son apparition serait signalee. L’histoire de cette epizootie, dont la France a deja eu a souffrir dans le dernier siecle et dans le commencement du siecle actuel, montre qu’il est possible, sinon de s’en preserver toujours, du moins de reduire considerablement la proportion des pertes qu’elle peut causer, par. l’application bien ordonnee des mesures de police sanitaire que prescrit notre legislation sur la matiere. Je ne saurais done, monsieur le prefet, vous recom- mander a cet egard une trop grande vigilance. Le typhus contagieux des betes a comes est une maladie etrangere a nos climats. Jamais il ne se developpe spon- tanement dans les differentes contres de l’Europe occiden- tale, quelles que soient, du reste, les mauvaises conditions hygieniques auxquelles les troupeaux des grands ruminants puissent etre exposes. O'est dans les plaines immenses de la Hongrie et de la Russie, qui sont connues sous le nom de steppes, que le typhus prend naissance; e’est la exclusive- ment qu’il trouve les conditions de son developpement spontane; et telle est, a l’egard de cette question d’origine, la certitude acquise, depuis les savantes investigations des maitres de la medeeine veterinaire en Russie, en Allemagne et en France, qu’on peut toujours affirmer, sans crainte d’erreur, quand on voit apparaitre le typhus des bestiaux dans une region de l’Europe occidentale, qu’il y a ete importe par une voie ou par une autre. L’invasion actuelle de l’Angleterre ne fait pas exception a cette regie, quoi que l’on. ait pu dire sur ce point de 1’autre cote du detroit. II est certain que e’est le typhus des steppes qui ravage ce pays, et qu’avant son apparition it Londre3 ou il a fait sa premiere explosion, un convoi compose de trois cents animaux avait ete embarque a Revel, dans le golfe de Finlande, a destination pour l’Angleterre, et y etait arrive par Lubeck et Hambourg apres une traversee de six jours environ, grace a la rapidite des moyens de communication. Le caractere exotique du typhus ne saurait done aujour- d’hui etre conteste'. Mais si le typhus est exotique et ne prend naissance que dans la region des steppes, on le voit trop souvent deborder de son pays d’origine, a raison de ses proprietes eminem- ment contagieuses, et s’attaquer a. la population bovine des contrees dans lesquelles ne se trouvent pas les conditions de son developpement spontane. Ses routes les plus ordinaires ont ete, dans le passe, celles qu’ont suivies les armees de l’Autriche et cle la Russie, dont les troupeaux d’approvisionnements sont formes en grande partie d’ani- maux originates des steppes. Plus rarement il s’est introduit par les voies commerciales de terre et de mer; mais e’est toujours par la contagion qu’il s’y est maintenu pendant un temps plus ou moins long, aux differentes epoques ou il y a fait son apparition. La propagation du typhus d’une localite infestee dans une localite voisine ou meme a grande distance, comme l’exemple de l’Angleterre en temoigne aujourd’hui, peut s’operer par differents modes. Le plus efficace de tous est le transport des animaux malades. Il suffit d’un seul sujet attaque du typhus pour infecter tout un pays. Il n’est pas necessaire d’un contact immediat pour que sa transmission s’effectue; le typhus se transmet a distance par les emanations qui se degagent des sujets malades; ces emanations ont assez de puissance pour agir en plein air. Les germes morbides peuvent etre portes a distance par les courants de 1’atmosphere et infecter des troupeaux dans les p&turages, lorsque des animaux malades passent sur les routes qui les bordent. Les animaux sains qui ont eu des rapports avec le animaux malades, et se sont impregnes des principes de leur maladie, conservent encore les caracteres exterieurs de la sante pendant un certain temps, dont la duree varie entre six et dix jours. C’est cette particularite, commune du reste a un grand nombre de maladies contagieuses, qui est une des conditions les plus puissantes de la propagation du typhus ; car trop souvent les proprietaires des sujets contamines, ne s’inspirant que de leur interet personnel, s’empressent de les faire conduire sur les foires et marches pour realiser immediatement leur valeur et se mettre a couvert des pertes qu’ils pourraient subir. De la la dis- semination possible et trop frequente, du mal dans tous les sens par ses sujets qui, sous les apparences de la sante, recelent en eux le germe d’une maladie encore cachee, mais dont l’avenement est fatal et a bref delai. L’histoire de l’epizootie actuelle de l’Angleterre demontre que e’est surtout par cette voie que le typhus a rayonne de la me- tropole dans un grand nombre des districts qui l’avoisinent, puis, de proche en proche, dans les districts plus eloignes, et enfin jusque dans l’Ecosse. Ce ne sont pas seulement les animaux actuellement malades, ou qui doivent le devenir prochainement, qui sont les agents de la propagation du typhus; ceux qui sont en convalescence de cette maladie peuvent aussi la transmettre et avec tous les caracteres de sa malignite, bien que chez eux elle paraisse eteinte. Le typhus peut etre transmis par les fourrages impregnes du souffle et de la bave des animaux malades, par les herbes, des paturages ou ils ont sejourne, par les liquides dont ils se sont abreuves. Les vetements des hommes, la toison des moutons, les poils des chiens et des autres animaux peuvent se charger des principes de la maladie et la transporter a distance. Enfin, elle peut se propager par les fumiers qui pro- viennent des etables infectees et dans la composition desquels les dejections morbides entrent en si grande quantite, par les debris des animaux morts, par leurs peaux fraiches et jusque par les cordages qui ont servi a les attacher et qui sont encore souilles de leur bave ou de leur sang. Comme on le voit par cet apergu sommaire, les voies sont nombreuses par lesquelles la contagion du typhus peut s’effectuer, et e’est leur multiplicite qui explique la facilite avec laquelle cette maladie se propage et les diffi- cultes que l’on rencontre trop souvent a emp£cher son expansion. Mais ces difficultes, si grandes qu’elles soient, ne sont pas superieures aux efforts d’une administration vigilante et devouee, et il est possible de les surmonter quand on s’attaque au fleau des ses premieres manifestations dans une localite. Le typhus etant une maladie exotique que tres-peu de personnes en France ont eu l’occasion d’observer, puisque sa derniere invasion remonte a 1814, il est necessaire d’en retracer ici les caracteres principaux. Caracteres du Typhus contagieux. Dans la premiere periode de cette maladie celle que l’on appelle la periode d’incubation, parce que le mal n’est encore qu’en germe dans le corps et y couve pour ainsi dire, les animaux presentent tous les caracteres exterieurs de la sante; ils mangent, boivent, et imminent comme d’habitude, et les femelles donnent la meme quantite de lait. Impossible done de voir en eux des malades; et, de fait, s’ils sont condamnes a le devenir fatalement, ils ne le sont pas encore. Cette periode a une duree qui varie de six a dix jours. Lorsque la maladie apparait, elle se caracterise par l’abattement et une certaine expression du regard qui donne a l’animal un air sombre; sa tete est tendu, fixe, portee bas, avec les oreilles immobiles tombant en arriere; le dos est vousse et les membres posterieurs sont engages sous le corps; le poil est terne, herisse et sec au toucher; aux plis des jointures, notamrnent dans la region des aisselles et des aines, la peau se trouve mouillee de sueurs qui determinent le soulevement de son epiderme et sa denudation. La rumination n’est pas toujours suspendue dans les premiers jours de la maladie, mais elle ne s’effectue plus avec sa regularity habituelle ; l’animal grince des dents et bailie frequemment. Puis apparaissent des tremblements generaux, manifestos surtout en arriere des epaules, aux grassets et aux fesses avec des alternatives de chaleur et de froid, notamrnent vers la base des cornes, aux oreilles et aux extremites des membres. Les yeux sont rouges et pleurent, et les larmes qui s’en ecoulent en abondance ont une telle acrete qu’elles creusent sur le chanfrein une sorte de sillon; l’epidermie se de- tache sur les regions de la peau ou elles se sont repandues. Un jetage a lieu par les ouventures des narines, d’un liquide d’abord aqueux et acre comme les larmes et pro- duisant, comme elles, l’erosion epidermique des parties de la peau avec lesquelles il reste en contact. Avec les progres de la maladie, les humeurs des yeux ou du nez deviennent purulentes, et souvent alors l’air que les animaux expirent est fetide. A ce moment la respira- tion se precipite, elle devient difficile et s’accompagne d’un bruit de cornage que l’on entend a distance, en entrant dans les etables. De la bouche s’eohappe une salive ecumeuse, qui forme des flocons blanchatres autour des levres. Sur le bourrelet