Histoire de l'astronimie ancienne depuis son origine jusqu'à l'établissement de l'école d'Alexandrie / Par M. Bailly.

  • Bailly, Jean Sylvain, 1736-1793.
Date:
1781
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Credit: Histoire de l'astronimie ancienne depuis son origine jusqu'à l'établissement de l'école d'Alexandrie / Par M. Bailly. Source: Wellcome Collection.

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    tires des dieux qui préfidoient aux planètes, elles en avoient de deux autres efpeces y favoir ceux qui étoient dérivés de leurs vertus , & ceux qui étoient tirés de leur couleur. Selon V^ettius Valens, mars qui avoir une vertu nuifi- ble 6c mortelle J étoitappellé arun ( 1). C’eft le feul des noms de cette efpece qui nous foit parvenu. Les Orientaux le nommoient aier (2) > & les Grecs arès’ Ces noms font viliblement les mêmes. Les plus anciennement impofés fans doute font ceux qui font dérivés de la couleur 6c des apparences des planètes^ Enfuire vinrent ceux des dieux qui leur furent attribués. Enfin les derniers font ceux qui font relatifs aux vertus des planètes. Ils ne font nés qu’avec l’aftrologie. C’eft pourquoi les plus anciens de ces noms font peut-être ceux qu’on trouve dans l’écriture 6c dans les langues orientales. Le foleil eft nommé fehémès, qui fignifie briller, ou bien, là ejl le feu , la chaleur y la lumière. La lune eft nommée lahanah à caufe de fa blancheur. Les AlTyriens 6c les Babyloniens nommèrent le foleil adad y c’eft-à-dire Punique:; les Phrygiens l’adoroient fous le même nom. Les Phéniciens appellerent dans les commencemens le foleil beel famen, le feignent du ciel, 6c la lune aJlartCy la reine des cieux. Les Égyptiens avoient donné à vénus un nom que les Grecs ont rendu dans leur langue par celui de callifi, très belle, ou, pour mieux dire, la plus belle. Ils donnoient à Mars un nom ÇigmÇiQ embrafê y à caufe de la couleur rouge de cette planete. Ils appelloient mercure Vétince- lant, & jupiter Véclatant [fj. Le nom qu’ils donnoient à faturne eft plus fingulier , 6c ne découvre pas aufiî facilement fon origine ; ils l’appelloient Vapparent y ce que les Grecs ont rendu par le motphainon, celui qui fe montre* Or il eft certain que faturne eft la moins brillante des planètes, 6c celle qui frappe le moins les yeux. Mais Riccioli (4) conjeéture avec aftez de vraifem- blance que les Egyptiens lui ont donné ce nom» pareeque, fon mouvement étant très lent, le foleil s’éloigne promptement de cet aftre, qui dans le tems des conjonélions fe trouve plutôt dégagé des rayons du foleil : bien différent en cela de mars qui le fuit afîez long-tems. Les Grecs pour défigner le foleil empruntèrent de la langue phénicienne le mot helojo, qui fignifie haut y dont ils firent helios. Ils appellerent la lune felené y d’un mot phénicien qui fignifie pafer la nuit. Les fauvages de l’Amérique feptentrionale ont imaginé des dénominations à-peu-près femblables. Ils appellent le foleil ouentekka, il porte le jour ; la lune afontekkuy elle porte la nuit ; vénus teouentenlmovkha , (i) Jablonski, ibidem , 1. III, c. 6, §. 4, (O Goguet, tome II, page 417,