Rapport : 1⁰ Sur un mémoire de M. Linon, médecin-major, intitulé Sur cinq observations de plaie de tête : 2⁰ Sur une observation de M. Bélime, médecin-major, intitulée Trépanation suivie de succès, localisation cérébrale, trépanation chez les Kabyles / par Just Lucas-Championnière.

  • Lucas-Championnière, Just Marie Marcellin, 1843-1913.
Date:
1885
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Credit: Rapport : 1⁰ Sur un mémoire de M. Linon, médecin-major, intitulé Sur cinq observations de plaie de tête : 2⁰ Sur une observation de M. Bélime, médecin-major, intitulée Trépanation suivie de succès, localisation cérébrale, trépanation chez les Kabyles / par Just Lucas-Championnière. Source: Wellcome Collection.

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    communément une opération a lac|uelle la chirurgie contemporaine, si éclairée et si hardie, est plus hostile que favorable. » J’avais causé de ces faits avec M. Vedrènes avant son voyage, en lui signalant, d’une part, l'analyse que j’avais laite, dans mon ouvrage sur la trépanation <, des excellents mémoires d’Arnédée Paris et Th, Martin, et, d’autre part, quelques faits que j’ai relevés dans un court voyage que j'ai fait a Biskra au commencement de 1881. J’étais à Sidi-Ocba, situé comme on le sait au sud-est de Biskra, et je déjeunais chez le cheik de l’endroit, jeune homme de la fa- mille de Ben Gana, très intelligent et parlant fort bien lo français. Je lui demandai s’il connaissait quelque fait relatif à la trépa- nation. Il me répondit d’abord qu’il ne connaissait pas bien cela, mais, qu’én effet, il en avait entendu parler. Chez les Arabes vrais, dits Arabes de grande tente, la trépanation n’est pas en honneur comme chez les Kabyles. Il fit venir un Thoubib kabyle, qui commença par nous montrer son crâne. Il avait été lui-même trépané trois ou quatre fois par son propre père, et il portait une dépression profonde dans la région où il avait été trépané. Son père, trépan’é lui-même plusieurs fois, étnit le chef d’une famille de Thoubibs; ses quatre fils, comme lui revêtus d’un certain ca- ractère de sainteté, pratiquaient la trépanation dans les pays envi- ronnants appartenant aux montagnes de l’Aurès. D’après son récit, on trépanait dans des traumatismes de la tête et aussi dans différentes maladies. Ce qui paraissait le guider le plus dans l’ap- plication de la trépanation, c’était l’existence de douleurs vives dans la tête. Il nous parla d’un malade trépané douze fois. Mais les occasions de trépaner étaient tellement fréquentes, qu’il nous offrait, si nous voulions rester deux jours de plus à Biskra, de trouver quelqu’un à trépaner devant nous ; malheureusement nous ne pouvions accepter son offre. D’après sa description, il devait trépaner en se servant à la fois d’une scie très étroite et d’un poinçon. Le trépan est inconnu de tous ces opérateurs. En revanche, ils prétendent que l’opération ne présente aucune gravité en elle-même. Ce Thoubib avait, comme le Kabyle, la main étroite, souple, vrai- ment élégante ; on devinait chez lui, comme chez beaucoup de ses congénères, une grande dextérité manuelle. Nous espérons ([ue la communication annoncée par M. Vedrènes ajoutera à ces faits intéressants. On nous pardonnera cette di- ' Ltudc historique et clinique sur la trépanation du crâne. — La trépa- nation guidée par les localisations cérébrales, par le D-' L.-Championnière, 150 pages, 187S. Prix Amassât à l'Académie.