Études historiques sur la pharmacie en Bourgogne avant 1803 / par A. Baudot.

Baudot, A. (Auguste), 1868-1933.

Date:: 1905

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Credit: Études historiques sur la pharmacie en Bourgogne avant 1803 / par A. Baudot. Source: Wellcome Collection.

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Le mot de vendeurs de remèdes, à la suite du mouvement de retour à une organisation médicale confuse, telle que la comprenaient certains médecins de 1794, semble vouloir ressusciter, à côté des temps primitifs, l’idée de la boutique d’apothicaireries du xin° siècle ; et l’on se surprend à recom- mencer l’histoire. Mais tout n’avait pas sombré dans la Révo- lution; les vieilles institutions épurées vinrent s’adapter à à ce renouveau vivace, et ce fut l’aurore de la pharmacie du xixe siècle. La Bourgogne n’existait plus : l’histoire des départements nés d’elle se rattache désormais à l’histoire de France. Aussi devons-nous terminer en nous bornant à dire quelques mots sur les anciens apothicaires qui furent mêlés personnellement, ou par leurs proches, aux troubles révolutionnaires. L'apothicaire Baruel1. —A Autun, en 1790, il y avait trois apothicaires, dont J.-B. Baruel était le syndic. Lors du vote à deux degrés pour les élec- tions à la Convention nationale, il fut, par ses compatriotes, choisi comme l’un des dix électeurs pour la ville d’Autun. En 1791 et en 1793 (juillet et septembre), il fait partie de la municipalité d’Autun. Parmi ses enfants, son fils aîné fut fusillé à Lyon, en 1793, sur ordre de la Convention natio- nale, comme contre-révolutionnaire, dans l’affaire de la résistance de la ville de Lyon ; un autre de ses fils fut le célèbre chimiste Baruel, profes- seur à l’École polytechnique. L’apothicaire Tripier2. —Jean-Baptiste Tripier, dit Cadet, aussi apothi- caire à Autun, fut, en compagnie de 150 Autunois, mis en prison comme suspect. Plus tard, il est dénoncé par la municipalité comme l’un des auteurs, fauteurs et complices présumés des évènements de pluviôse an V. On remarquera que dans cette poursuite, il est en compagnie du troisième apothicaire d’Autun, Gabriel Cosseret. Quelques mois après, en mars 1797, son parti l’emporta en obtenant une énorme majorité dans la nouvelle municipalité, ce qui fit espérer un régime de tolérance et de modération. J.-B. Tripier était le frère du chirurgien Tripier, que nous trouvons soi- gnant gratuitement les malades de l’hôpital en 1796. Le chirurgien Tripier eut un fils, procureur au Châtelet, dont l’intervention chez Fouquier-Tin- ville, sauva la tête d’un compatriote, M. Beaune. L’apothicaire Tripier fut le père de Nicolas-Jean-Baptiste Tripier, avocat et jurisconsulte, devenu pair de France, qui, pendant la Terreur, fut incar- céré comme suspect. L’apothicaire Auprêtre3. — A Dijon, Etienne Auprêtre figure dans la liste de 136 personnes détenues dans les prisons de l’Hôtel-de-Ville, les 28 août et jours suivants de 1792. (1) Mém. de la Société Édtienne, t. II, p. 111 ; t. XXIII, p. 121 ; t. XXIV, p. 122; t. XXV, p. 111; t. XXVI, p. 338. (2) Ibid., t. XXIV, p. 177 ; t. XXV, p. 123 et 217. (3) Bibliothèque de Dijon, Fonds Baudot, mss n* 57, fol. 348.