La formule bouddhique des douze causes : son sens originel et son interprétation théologique / par Paul Oltramare.

  • Oltramare, Paul Jean, 1854-
Date:
1909
Catalogue details

Licence: In copyright

Credit: La formule bouddhique des douze causes : son sens originel et son interprétation théologique / par Paul Oltramare. Source: Wellcome Collection.

Provider: This material has been provided by The Royal College of Surgeons of England. The original may be consulted at The Royal College of Surgeons of England.

    34/54 (page 34)
    de constater leur existence. Il en est d’ailleurs qui trahis- sent une tendance à mettre quelque chose de nouveau dans la série causale. Remarquons d’abord que l’énumération peut être cou- pée en deux tronçons, commandés l’un par l’ignorance, l’autre par le désir, trsnâ. Un ouvrage pâli qui jouit d’une grande autorité, le Chemin de la Pureté, cite ces deux déclarations du Bienheureux : « Je vous l’ai dit, bhiksu, « on ne peut discerner le commencement de l’ignorance, « ni dire : Avant un moment donné du temps, il n’y avait « pas d’ignorance, et l’ignorance a surgi à ce moment-là... « Je vous l’ai dit, bhiksu, on ne peut discerner le premier « commencement du désir, ni dire : « Avant un moment « donné du temps, il n’y avait pas de désir, et le désir a « surgi à ce moment-là ^ » Un ouvrage auquel j’ai déjà fait plusieurs emprunts, le Mahâ-nidàna-sutta, non seulement tronque la série en supprimant les deux premiers nidâna, mais encore établit * Visiiddhi-magga, p. 171 (Warren). On trouvera dans l’Anguttara- nikâya, V, p, 113 et 116, et, dans le Nettipakarana, p. 86 et 109, des pas- sages tout semblables à celui que cite ici Buddhaghosa. Ce théologien essaie de justifier cette distinction, en disant que l’ignorance et le désir sont tous deux les points de départ de l’existence, la première d’une série de vies misérables, le second d’une série de vies fortunées. L’explication est trop artificielle pour être juste. Je rappelle que Yavidyà (ou drsti, l’opinion) et la trpià sont constamment données dans certains ouvrages récents comme les deux faits primaires de la vie morale de l’homme « ordinaire», et qu’elles commandent, l’une la série des dépravations in- tellectuelles, l’autre celle des dépravations affectives. Ignorance et désir sont l’héritage que l’homme reçoit de ses existences antérieures ; aussi les pose-t-on comme identiques à ces satnskàra qui ont pour consé- quence la conscience (Nettip. p. 65). Le bouddhiste s’applique à les dé- truire, le désir, en réalisant l’apaisement, çamatha; l’ignorance, en par- venant à la connaissance intuitive parfaite, vipaçyanâ. Remarquons, en passant, que le Nettipakarana (p. 5o) fait du çamatha l’aboutissement de la voie douloureuse, et de la vipaçyanâ le terme de la voie heureuse (ou facile).