Sur une série de vingt cas de trépanation du crâne : innocuité de cette opération : quinze cas pour accidents cérébraux en dehors du traumatisme / par J. Lucas-Championnière.

  • Lucas-Championnière, Just Marie Marcellin, 1843-1913.
Date:
1888
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Credit: Sur une série de vingt cas de trépanation du crâne : innocuité de cette opération : quinze cas pour accidents cérébraux en dehors du traumatisme / par J. Lucas-Championnière. Source: Wellcome Collection.

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    rait même obtenir le soulagement de grandes douleurs en la pro- voquant chez des sujets qui ont une lésion cérébrale profonde qu’il est impossible d’atteindre, mais dont les conséquences dou- loureuses seraient atténuées. Enfui, la trépanation me paraît si bénigne que, dans des cas obscurs ou la thérapeutique médicale s’est montrée impuissante, je ne vois pas de raison pour ne pas pratiquer une véritable tré- panation exploratrice. La malade de l’observation V (n° 14 du tableau) était dans ce cas, et le soulagement obtenu par l’opération a été tel qu’il n’y a pas lieu de la regretter. Plus nous irons, plus les diverses indications se préciseront. Aux localisations motrices se joindront les localisations senso- rielles, et cela d’autant mieux que la trépanation n’est pas repré- sentée par un point, mais par une surface qui peut devenir très large sans inconvénient. On a donc beaucoup de marge pour découvrir la lésion, et il suffirait d’une approximation grossière pour cela. Pour les malades eux-mêmes, l’opération paraît si simple que deux d’entre eux l’ont subie plusieurs fois, en la réclamant, parce que la première les avait soulagés. L’un d’eux a été ainsi trépané deux fois *, et l’autre trois fois. Quant au procédé opératoire, je répéterai pour la trépanation ce que j’ai dit pour la cure radicale des hernies. Si on veut la pratiquer hardiment et communément, ce ne doit être qu’avec la chirurgie antiseptique la plus parfaite. Le nettoyage préalable de la tête en particulier doit être soigné dans une mesure que l’on ne saurait exagérer. Je le pratique suc- cessivement avec l’eau de panama, l’acide phémque, le sublimé, en rasant complètement la tête. Au cours de l’opération etaprès l’opération, l’antisepsie du cerveau et des méninges doit être pratiquée sans hésitation. Ce n’est pas l’action des topiques sur eux qu’il faut craindre, mais la septicité. La forme de l’incision ne me parait pas avoir une grande impor- tance. J’ai préféré généralement l’incision en T ou en V au lam- beau semi-ovalaire, pour deux raisons. La première, c’est qu’avec cette forme d’incision, en allant du premier coup de bistouri jus- qu au périoste,vous dessinez sur le périoste la forme de votre incision et vous pouvez prendre le point de croisement des branches du 1 ou du A comme point de repère pour ne pas vous perdre. Lors- qu en particulier on veut agir dans une région déterminée (point douloureux ou localisalions cérébrales), il y a une véritable impor- tance à prendre cette précaution. ' Celui qui avait été trépan.} deux fois a, dernièrement, sur sa demande, été trépane une troisième fois.