Sur une série de vingt cas de trépanation du crâne : innocuité de cette opération : quinze cas pour accidents cérébraux en dehors du traumatisme / par J. Lucas-Championnière.

  • Lucas-Championnière, Just Marie Marcellin, 1843-1913.
Date:
1888
Catalogue details

Licence: Public Domain Mark

Credit: Sur une série de vingt cas de trépanation du crâne : innocuité de cette opération : quinze cas pour accidents cérébraux en dehors du traumatisme / par J. Lucas-Championnière. Source: Wellcome Collection.

Provider: This material has been provided by The Royal College of Surgeons of England. The original may be consulted at The Royal College of Surgeons of England.

    26/43 (page 22)
    l’usage constitue une des plus grandes découvertes chirurgicales de notre temps. Il ne faut pas croire que j’aie pratiqué des ouvertures insigni- fiantes et regardé timidement dans le crâne. Ce sont des ouver- tures considérables que j’ai faites. Mon trépan n’est pas aussi grand que celui que M. Horsley avait proposé, mais il est plus grand que celui employé ordinairement, 18 ou 22 millimètres. J’emploie une couronne de 3 centimètres de diamètre. J’applique deux couronnes séparées par un pont, puis je mords sur la périphérie de l’ouver- ture avec une pince gouge; j’ai facilement des orifices de 7 à 8 cen- timètres de long sur 3 ou 4 de large. Leur réparation se fait si bien qu’au cas échéant je ne verrais pas d’inconvénient à les agrandir encore. Or, si grandes que soient ces ouvertures, leur innocuité est la même. Je n’ai vu aucune différence entre les grandes et les pe- tites baies du crâne pour la simplicité des suites. Je suis même disposé à penser qu’une ouverture très petite du crâne est d’une réparation un peu plus difficile qu’une ouverture de largeur moyenne ; assurément il est plus difficile de la bien parachever, de lui faire des bords bien lisses, comme je le recommande tou- jours. La lecture de ces observations met encore en relief l’excellence de la méthode que j’ai recommandée pour chercher les centres. On pouvait le prévoir, parce que tous ceux qui ont étudié cette to- pographie crânienne ont adopté ouvertement ou par des voies dé- tournées, je dirais volontiers dérobées, ma manière de faire. Ici, dans près de la moitié des cas, on a pu suivre une démonstration parfaite. En effet, il y avait des sujets qui avaient des indications tirées des localisations cérébrales. Chez d’autres, comme les épileptiques, voulant remédier à des troubles moteurs, j’ai trouvé plus sage de placer la perte de subs- tance dans la région motrice. Dans tous ces cas, j’ai donné aux assistants la démonstration de la précision chirurgicale de ces recherches. J’ai montré comment on tombait à volonté sur un point déterminé du sillon de Rolando, par conséquent sur un point désiré de la région des centres. Comme je le disais tout à l’heure, on est libre de faire des ouvertures très grandes, par conséquent suffisantes pour voir et agir sur une sur- face déterminée des circonvolutions cérébrales. Il est bien remarquable que si les suites immédiates de la tré- panation sont simples, les suites éloignées sont plus simples en- core. Déjà on montre que des gens qui ont suppuré n’ont pas de difformité notable plus tard. Les Kabyles eux-mêmes, qui enlèvent la peau avec la surface crânienne et dont les plaies suppurent,