Dissertation sur les effets d'un poison de Java, appelé Upas tieuté, et sur la noix vomique, la fève de St.-Ignace, le Strychnos potatorum, et la pomme de Vontac, qui sont du même genre de plantes que l'Upas tieuté ... / par Alire Raffeneau-Delile.

  • Raffeneau-Delile, Alire, 1778-1850.
Date:
1809
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Credit: Dissertation sur les effets d'un poison de Java, appelé Upas tieuté, et sur la noix vomique, la fève de St.-Ignace, le Strychnos potatorum, et la pomme de Vontac, qui sont du même genre de plantes que l'Upas tieuté ... / par Alire Raffeneau-Delile. Source: Wellcome Collection.

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    C *3) égal, le changement de couleur du sang artériel en noir. Chaque fois que l’air, au moyen des injections, venait d’ètre mis en contact avec les cellules bronchiques, l’artère crurale laissait jaillir du sang rouge clair, et chaque fois que l’on cessait de faire des injections, elle ne laissait plus jaillir que du sang de couleur foncée, comme le sang veineux. Nous avons plus de vingt fois, dans ces circon- stances, recommencé cette observation; il n’v en a pas qui prouve plus directement l’influence de l'air sur la coloration du sang. Il fallait essayer si, au moyen de la respiration artificielle assez long-temps continuée , on parviendrait à prolonger assez la vie pour que l’action du poison s’épuisât et que l’animal fût sauvé. Nous savions qu’à des doses de poison fort petites cette action s’épuisait et ne causait pas la mort ; mais les dernières expériences venaient de prouver qu’à des doses un peu plus fortes cette action ne s’épui- sait pas, et qu’elle était mortelle. Nous fîmes une nouvelle expérience. Nous blessâmes un chien de la taille des précédées, avec un bout de flèche enduit d’upas bien desséché , et nous le retirâmes de la plaie au bout d’une mi- nute et demie. Aucun symptôme, à part celui d’un peu de douleur locale, n’avait encore tourmenté l’animal. Il n’était pas possible d’évaluer en retirant le bout de la flèche teint par le sang , la quan- tité de poison que la plaie avait dû retenir et absorber de suiie. Aucune injection ne fut tentée pour déterger, aucune cautérisation ne fut faite. L’animal a passé tranquillement dix minutes; il a paru gêné ensuite, et est tombé dans une attaque de tétanos qui le met- tait en danger d’asphyxie. Les injections de l’air dans la trachée ont été aussitôt exécutées , et ont détruit l’asphyxie commençante. Elle a reparu à chaque accès de tétanos qui a succédé, et a été heureu- sement surmontée par la continuation des injections pendant vingt- cinq minutes. Au bout de ce temps l’animal était mieux. Il est encore resté pendant vingt autres minutes, surpris de temps en temps par de légers accès qui d’eux-mêmes se sont dissipés , et n’ont été suivis d’aucun autre mal. L’animal s’est très-bien rétabli»